17 juin 2010

Le dernier été de la Boyita

Retour sur Le Dernier Été de la Boyita (El útimo verano de la Boyita)

Ce film a obtenu le prix du public aux 22e Rencontres Cinémas d’Amérique latine de Toulouse 2010.
En Argentine, en ce début d’été des années 1960 les enfants jouent dans la boyita, populaire caravane amphibie installée dans le jardin et qui est le lieu des secrets et des trésors enfantins. Jorgelina, qui a une douzaine d’années, préfère aller passer ses vacances à l’hacienda familiale plutôt que de partir à la mer avec sa sœur, un peu plus âgée qu’elle. Elle découvre à la campagne un monde différent de celui qu’elle se rappelait, beaucoup plus complexe, confus mais fascinant. Elle retrouve Mario, son ancien compagnon de jeux, maintenant un adolescent qui travaille durement à la ferme et dont elle va découvrir la façon de vivre et les secrets.
Ce film très attachant est réalisé par Julia Solomonoff dont c’est le deuxième film, après « Hermanas » en 2005. . Il nous montre la dureté de la vie à la campagne, dans des lieux pourtant magnifiques où l’on se déplace de préférence à cheval, mais aussi l’intolérance du monde des adultes souvent endurcis par les difficultés quotidiennes et désarmés devant les extravagances de l'existence. Jorgelina a encore ses rêves d’enfant, tandis que Mario doit gagner une course contre les adultes pour pouvoir s’affirmer dans la communauté. Sous-tendu par les questions d’identité sexuelle, le scénario reste écrit à hauteur d’enfant, sans jamais rien enfermer dans des explications précises et par là réductrices. Julia Solomonoff préfère multiplier les anecdotes sensibles et beaucoup plus signifiantes. Comme cette mue de serpent trouvée par Mario, lui-même préoccupé à préserver son identité.
Très marqué par le cadre dans lequel il se déroule en grande partie, ce film est cependant universel et à aucun moment il ne fait appel au folklore.
Sortie en France le 8 septembre 2010