07 mars 2007

Elsa et Fred


A la suite de la mort de sa femme Alfredo, 77 ans, vient d’emménager dans un petit appartement à Madrid et n’a plus goût à rien.
En face habite Elsa, une Argentine pleine d’optimisme et de vitalité. Elle dit qu’elle a 75 ans et depuis quarante ans elle ne rêve que de se baigner dans la fontaine de Trevi, comme Anita Ekberg dans la Dolce Vita. Elle va tenter de séduire et convaincre ce nouveau voisin qui, d’après elle, a bien besoin d’être secoué.

Le film est une histoire d’amour entre deux personnes que rien ne devrait faire se rencontrer. Elle, elle est argentine et exubérante. Lui est un caballero de l’ancienne école que la mort de sa femme laisse sans espoir. Bien sûr, ses enfants – petits bourgeois madrilènes – ne vont pas supporter cette étrangère insouciante et « indigne ».

Pour porter de tels rôles, il fallait de très grands acteurs.
China Zorrilla, que nous avons vue l’an passé dans Conversaciones con Mama avait 82 ans lors du tournage. Elle est née à Montevideo en Uruguay et a fait du théâtre pratiquement toute sa vie. « J’ai joué sans doute dans mille pièces » dit-elle. Au cinéma, elle a tourné dans une trentaine de films dont Los ultimas dias de la victima (1982) de Adolfo Aristaraín.

Manuel Alexandre, né en 1917, se destinait au journalisme quand éclata la guerre civile espagnole. Il se tourna vers le théâtre à partir de 1945. En 1950, il se lie avec Luis Garcia Berlanga avec qui il fera sept films dont El verdugo et Placido. Il joue aussi avec Juan Antonio Bardem et Fernando Fernan Gomez. Il a tourné dans plus de trois cents films et est considéré comme un des plus grands acteurs du cinéma espagnol.

Quant à Jose Angel Egido, qui joue Paco, il connut un beau succès en 2002 pour son rôle dans Les Lundis au soleil.

Enfin, Blanca Portillo, Cuca, vient de recevoir le prix d’interprétation féminine (et collectif) pour son rôle dans Volver. Depuis, elle a joué dans Alatriste et dans Goya’s Ghosts de Milos Forman.

Elsa et Fred est le troisième long métrage de Marcos Carnevale, né il y a un peu plus de quarante ans à Inriville (Inri comme l’inscription sur la Croix) dans la province de Cordoba en Argentine. Pour lui : « Il n’est jamais trop tard pour rêver à condition de se sentir vivant… La vieillesse est un état biologique qui s’imprime dans le corps, pas dans l’âme. Picasso l’a dit et il avait bien raison : “Cela prend du temps de devenir jeune”.»