22 janvier 2007

Le cinéma suisse


L'histoire du cinéma suisse ne nous est guère familière.
La presse nous parle d'un certain nombre d'acteurs ou de cinéastes qui y vivent ou qui y ont vécu, mais rarement des films qui s'y font.
Le pays est petit. Il comprend trois identités linguistiques et les films ne sont diffusés en dehors des frontières que depuis le début des années 60.

A l'origine on tourna plusieurs films sur Guillaume Tell, le héros national, ou des mélodrames montagnards.
En 1924, le critique genevois Jean Choux réalisa "La vocation d'André Carel" qui révéla Michel Simon, mais le cinéaste et l'acteur vont immédiatement travailler en France.
Plusieurs films furent des adaptations des œuvres de Ramuz ou de Keller.
Il serait intéressant de redécouvrir les œuvres d'un cinéaste d'origine viennoise, Léopold Lintberg, comme "Le brigadier Studer" (1939), ou "Marie-Louise" (1943).

Les années 50 sont connues par la série des "Heidi" qui obtint un grand succès.
Deux cinéastes ont profité du soutien de la télévision suisse romande pour s'imposer très vite. Alain Tanner, après des études de cinéma à Londres réalise "Charles mort ou vif" avec François Simon en 1969, puis "La salamandre" (1971) avec Bulle Ogier.
Le film restera à l'affiche du Cinéma Saint des Arts à Paris durant plus d'une année.
Suivront "Le milieu du monde" (1974), "Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000" (1976).
Il faut encore citer "Dans la ville blanche", tourné à Lisbonne en 1983, et "No man's land" en 1985.
Ses films sont sur l'utopie et souvent contre l'ordre social. Ses dernières réalisations ont eu beaucoup moins de succès.
Claude Goretta qui avait tourné quelques courts métrages en Grande Bretagne, s'est fait connaître par "L'invitation" en 1973 et surtout par "La dentellière" en 1977.

Il faut citer également d'autres cinéastes romans : Michel Soutter "Les arpenteurs" (1972), Yves Yersin, "Les petites fugues" (1979), Patricia Moraz, "Les indiens sont encore loin" (1977), Christine Pascal "Le petit prince a dit" (1992), et la documentariste Jacqueline Veuve.
Après Paris et Grenoble, Jean-Luc Godard revient s'installer sur les bords du Lac Léman dans les années 80.
Il y tourne "Lettre à Freddy Buache" (1981), "Nouvelle vague" (1990), "Notre musique" (2004).

En Suisse Alémanique, il faut citer Fredi M. Murer, "L'âme sœur" (1985), "Vitus" (2006), et Richard Dindo dont les portraits de Rimbaud et de Che Guevara ont été primés dans plusieurs festivals.

D'autres cinéastes comme Rolf Lyssy, Markus Imhoom, Thomas Koerfer, Xavier Koller ont réalisé des films critiques et sans concession.
Un cinéaste particulièrement intéressant Daniel Schmid, disparu en 2006, était allé rejoindre R.W Fassbinder à Munich où il réalisa en particulier "Cette nuit ou jamais" (1972), ou "La Paloma" (1974).

Dans le Tessin, région de langue italienne, les réalisateurs sont peu nombreux.
On peut citer Villi Hermann, qui réalisa "Innocenza" en 1986.

Actuellement il se tourne environ une vingtaine de films de fiction chaque année, ainsi qu'une centaine de courts métrages.
La programmation de 'La belle voisine' du 19 au 27 février au cinéma Le zola à Villeurbanne (www.lezola.com), permettra de faire le point sur huit films récents et une douzaine de courts métrages.